À tout juste 20 ans, alors qu'il chahute avec des amis, Fabien heurte le fond d'une piscine. Les médecins diagnostiquent une probable paralysie à vie. Dans le style poétique drôle et incisif qu'on lui connaît, Grand Corps malade relate les péripéties vécues avec ses colocataires d'infortune dans un centre de rééducation. Jonglant avec émotion et dérision, ce récit est aussi celui d'une renaissance.
Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est né en 1977, sous le soleil de la Seine-Saint-Denis. Enfant, il veut devenir prof de sport. Mais la vie lui réserve un autre destin. Armé d'une béquille et d'un stylo, il se lance dans la musique : en 2006, son premier album, Midi 20, se vend à plus de 600 000 exemplaires et l'artiste est primé deux fois aux Victoires de la musique.
Or, soleil, chaleur, citron, prospérité, soufre, mensonge, bile, trahison, folie.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur jaune racontée par l'historien Michel Pastoureau.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
L'art contemporain semble s'être toujours présenté en rupture avec les mouvements artistiques passés. Et si cette rupture n'était qu'un mythe ? Il existe un autre art contemporain, pour lequel les notions de beauté, de figuration ou même d'oeuvre ont persisté. Une tradition délaissée par les institutions, une cohorte d'artistes incompris, connus d'un petit milieu mais ignorés des grands collectionneurs. Dans cette essai vif et brillant, Benjamin Olivennes retrace l'histoire d'un autre XXe siècle artistique, à rebours des normes et des spéculations financières. Et rend hommage à ces artistes maudits, comme jadis, mais amoureux du monde et de sa beauté.
Enfant d'une famille italienne aimante mais chaotique, jeune dragueur de Saint-Germain-des-Prés, fan d'Elvis et de John Lee Hooker, version frenchy de James Dean, dandy moustachu en smoking crème, fou de bagnoles, chasseur de sons aux verres fumés, Christophe a traversé avec élégance les époques sans jamais se démoder.
Du Golf-Drouot à la salle Pleyel, du hit-parade au frisson underground, les souvenirs bruts et incandescents de l'artiste dessinent la trajectoire de la plus singulière étoile de la chanson française.
Christophe (1945-2020), de son vrai nom Daniel Bevilacqua, est un auteur, compositeur, chanteur et comédien français. En pleine époque yéyé, il connaît une série de succès musicaux qui lui vaudront une grande popularité.
L'histoire du Hellfest, qui vient de souffler sa quinzième bougie, n'a jamais été un long fleuve tranquille. Dès 2006, Ben Barbaud et Yoann Le Nevé, fondateurs de l'événement, et leurs fidèles ont en effet relevé bien des défis pour parvenir à faire de cette grand-messe d'enfer l'un des plus importants festivals de musiques extrêmes au monde. Un lieu de pèlerinage unique à Clisson, la petite Venise de Loire-Atlantique, au pays du Muscadet. C'est ce parcours haut en couleur que ce livre hors norme, réalisé en coproduction avec le Hellfest et préfacé par Kerry King (guitariste du mythe Slayer), retrace avec un souci du détail jusqu'alors inédit. Au menu de ces 592 pages et de ces 4,5 kilos de passion, l'histoire, la vraie, avec ses heures de gloire et de doutes, plus de 1.500 de photos (pour la plupart inédites), environ 500 documents, des dizaines d'interviews exclusives et des tonnes d'archives (affiches, pass, flyers, dessins préparatoires, etc.). Les meilleurs moments musicaux de ces quinze années de communion sont également au coeur de ce pavé, de même qu'un focus sur certains des principaux disciples de cette success story comme on en voit peu. L'histoire agitée d'un festival culte à la renommée internationale et d'un site sacré, certes, mais plus encore les tribulations improbables d'une bande de copains un peu fous, mais qui rêvent grand.
Cette aventure humaine a aujourd'hui sa bible. Un livre définitif écrit par Philippe Lageat, Vanessa Girth et Baptiste Brelet, du mensuel Rock Hard.
Fait par des fans, avec des fans, pour des fans
L'objet que se donne la peinture chinoise est de créer un microcosme, « plus vrai que la Nature elle-même » (Tsung Ping) : ceci ne s'obtient qu'en restituant les souffles vitaux qui animent l'Univers ; aussi le peintre cherche-t-il à capter les lignes internes des choses et à fixer les relations qu'elles entretiennent entre elles, d'où l'importance du trait. Mais ces lignes de force ne peuvent s'incarner que sur un fond qui est le Vide. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait même.
C'est autour de ce Vide que s'organisent toutes les autres notions de la peinture chinoise ; celles-ci forment un système signifiant auquel François Cheng est le premier à appliquer une analyse sémiologique. Son commentaire est enrichi par d'amples citations et des reproductions.
« Il me fallait en finir au plus vite avec cette décennie de violence, qui avait débuté avec la perte de Gilles [Caron] et qui s'était poursuivie, en avril 1975, avec la mort de Michel Laurent au Vietnam. Le prochain sur la liste, j'en étais persuadé, c'était moi. Continuer à faire des photos de guerre, à mes risques et périls, n'avait plus de sens. À l'époque, le fossé était énorme entre les photo-reporters et les photographes français humanistes. Entre les deux, il n'existait strictement rien et je me demandais s'il n'y avait pas une voie médiane à prendre. » R. D.
Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intimement liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Âge à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes.
Des premiers bustes lacés au XIIIe siècle à la mini-jupe contemporaine, en passant par le corset et la ceinture étranglée de l'époque moderne ou le fourreau du XIXe siècle, les robes occidentales innovent, se métamorphosent, transforment les corps, les silhouettes, les démarches, les mouvements. Statuts et représentations de la femme sont ici révolutionnées ici avec les cultures et les sensibilités.
« Il y a dans la musique une double complication, génératrice de problèmes métaphysiques et de problèmes moraux, et bien faite pour entretenir notre perplexité. Car la musique est à la fois expressive et inexpressive, sérieuse et frivole, profonde et superficielle ; elle a un sens et n'a pas de sens. La musique est-elle un divertissement sans portée ? ou bien est-elle un langage chiffré et comme le hiéroglyphe d'un mystère ? Ou peut-être les deux ensemble ? Mais cette équivoque essentielle a aussi un aspect moral : il y a un contraste déroutant, une ironique et scandaleuse disproportion entre la puissance incantatoire de la musique et l'inévidence foncière du beau musical ».
Vladimir Jankélévitch (1903-1985).
Philosophe, musicien et musicologue, il a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
J'ai le pressentiment que quelque chose ne sera plus comme avant.
C'est peut-être là la vraie définition de l'errance, de sa quête, avec sa solitude et sa peur. c'est le désir que je cherchais, la pureté, la remise en cause, pour aller plus loin, au centre des choses, pour faire le vide autour de moi. je me dois de me laver la tête... pour rencontrer le centre d'une nouvelle image, ni trop humaine, ni trop contemplative, ou le moi est aspiré par les lieux quand le lieu n'est pas spectacle, ni surtout obstacle.
Il me faut vivre cette quête qui est la mienne... elle arrive à un moment, ni bon ni mauvais, elle est nécessaire... pour être juste cette errance est forcément initiatique... mon regard va changer... cette quête devient la quête du moi acceptable.
Une Impala fonce dans le désert de l'Arkansas. Keith Richards est au volant. Avec lui, des amis et quelques substances : hasch, coke et peyotl. En cet été 1975, les Rolling Stones forment déjà le groupe de rock le plus dangereux de la planète. Bien sûr les histoires de dope, les filles évanouies, les arrestations, on connaît. Mais quand Keith Richards raconte l'épopée à sa façon, on touche au mythe.
« La Solitude heureuse du voyageur est un choix de photographies tiré de mes voyages, rempli de déserts, de villes et de chambres d'hôtel. Comme pour Notes, mon premier livre fondateur, il y a toujours la place d'une femme aimée au bord du cadre, comme si je photographiais mon désir et que le paysage me renvoyait un moi enfin apaisé ».
Raymond Depardon.
Voici le portrait de celui qui deviendra le plus grand architecte du XXe siècle : Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier. La première partie du livre, Corbeau, relate ses débuts : de sa naissance en 1887 à La Chaux-de-Fonds à ses tentatives de devenir l'architecte du régime de Vichy. Cet artiste radical et magnifique fut-il fasciste ? Le livre entreprend avec nuances de répondre à cette question. Il deviendra en tout cas la figure emblématique de la Reconstruction et des années de l'après-guerre : une immense figure d'architecte. La seconde partie du livre, Fada, retrace cet autre versant de sa carrière, avec l'examen du destin tumultueux de la Cité radieuse de Marseille et de ses trois répliques. On est plongé dans les polémiques que suscita cette « machine à habiter » que son créateur présentait comme l'une des grandes oeuvres de l'histoire. Ce livre est la chronique de la construction d'un personnage et celle de la fabrication d'un mythe.
- Ce bref volume, dirigé et préfacé par Alain Mabanckou, réunit des auteurs majeurs d'Afrique noire francophone. Ces poètes engagés, militants de la Négritude, chantent le traumatisme de l'esclavage et de la traite, les souffrances de la colonisation, les illusions et désillusions de l'Indépendance de leurs pays, mais aussi les " valeurs nègres ", la solidarité et la fraternité de leur peuple. Six voix incontournables de la poésie africaine du XX° siècle. - Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux États-Unis où il enseigne la littérature francophone. Il est notamment l'auteur de Verre Cassé, Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), et Black Bazar.
Dans une déambulation hallucinée dans les couloirs du Musée Picasso, Enki Bilal nous fait toucher du doigt l'oeuvre du peintre espagnol lors d'une nuit aussi envoûtante qu'étonnante. Il y croise le grand maître lui-même, ses muses, ses modèles et Goya, son idole.
A seize ans, Raymond Depardon quitte la ferme familiale du Garet pour apprendre le métier de photographe.
Le monde paysan, qui peu à peu se délite, hante son travail. Ces 80 clichés alternant le noir et blanc et la couleur, accompagnés des commentaires "précis et imagés" faits par les agriculteurs qu'il a photographiés, sont tout entier habités par la clairvoyance d'une génération qui assiste, impuissante, à sa propre disparition.
« La vocation de la musique n'est pas de répondre à l'alternative du près et du loin. La musique récuse les catégories tranchées et les disjonctions brutales, comme elle récuse tout ultimatum. Le son est perpétuellement en mouvement. Le son se rapproche, s'éloigne, nous enveloppe entièrement, et puis nous quitte pour s'éteindre dans les lointains. Les ondes de la musique circulent dans l'espace sonore. De là ce charme captivant, mais aussi décevant, instable, problématique dont le nom est musique. Car la musique est un charme. Ce charme de l'inachevé est celui de la présence absente. » V. J.
Son nom est connu de tous, suscite l'admiration : Costa-Gavras a marqué l'histoire du cinéma. Intimes et tendres, ses Mémoires retracent sa jeunesse et racontent sa carrière. On y découvre Hollywood, on y croise des légendes dont il suffit d'évoquer les noms ? Yves Montand, Marlon Brando ou encore Romy Schneider ? pour comprendre que le réalisateur prodige a été nourri des plus grands rêves de notre temps, comme de ses combats les plus rudes.
Né le 10 février 1933 à Loutra-Iraias, en Arcadie (Grèce), Konstantinos Gavras, dit Costa-Gavras, est l'auteur d'une vingtaine de films (Z, L'Aveu, Amen...) qui ont autant changé le cinéma que notre façon de voir le monde.
Pour la première fois depuis 2009, Mélanie Georgiades, alias Diam's, sort de son silence. Dans une autobiographie sincère et émouvante, elle se livre sur sa carrière et ses choix de vie. Sans tabous, l'étoile du rap français raconte son enfance, la gloire, les larmes derrière les paillettes, sa solitude, son engagement humanitaire en Afrique, sa découverte de l'Islam. et sa renaissance.
« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. » C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes. Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ? Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique.
« Cette musique, disons qu'elle fut tout de suite lucide et clairement consciente de ses intentions. Lucide, plutôt que précoce : car il ne court sur son compte aucune de ces anecdotes fabuleuses avec lesquelles se fabrique à l'ordinaire l'hagiographie des enfants prodiges ; il n'a pas, comme les nourrissons mythologiques, étranglé deux boas dans son berceau ni composé un concerto à trois ans ; même il fut, somme toute, un assez mauvais élève [...] ».
Ce célèbre texte de Jankélévitch n'a rien d'une monographie ordinaire : nourri par une grande connaissance de l'oeuvre, se gardant de suivre simplement la chronologie, il nous plonge dans l'atmosphère d'une époque pour s'ouvrir sur une réflexion sur l'art de Ravel, et sur l'art en général.
Philosophe, musicien et musicologue, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
Préface inédite d'Alexandre Tharaud. Discographie inédite de François Hudry.
« Grass Grows » est issu du travail de Camille Fallet à Glasgow et de ses recherches sur l'histoire de la ville. Glasgow est une des métropoles où est né et s'est développé le capitalisme depuis la fin du XVIIIe siècle. Son architecture ancienne célèbre la puissance économique et la volonté de conquête de la Grande-Bretagne industrielle.
Au cours des années 1970-1980, la ville a connu un véritable effondrement dont l'espace urbain porte les traces. Pour Camille Fallet, elle fut le décor d'un imaginaire artistique habité par le travail de Walker Evans sur l'architecture victorienne aux États-Unis dans les années 1930.