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« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C'est le récit d'un isolement, d'un dégagement mais aussi d'une immersion. Le lecteur, pris dans l'imminence d'une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s'offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L'espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d'aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d'un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s'ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l'occasion d'un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l'existence.
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"Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l'un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables.
De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N'étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination.
Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or." Publié pour la première fois en 1978 dans l'admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.
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Dans ce récit écrit sans artifices, tönle, berger du plateau d'asiago, à la frontière du royaume d'italie et de l'empire austro-hongrois, doit, pour survivre et nourrir sa famille, se faire contrebandier, soldat, mineur en styrie, colporteur d'estampes jusqu'aux carpates, jardinier à prague, gardien de chevaux en hongrie.
Mais pour ce solitaire anarchisant, le monde finit avec la première guerre mondiale, quand le plateau se transforme en un champ de bataille oú il erre obstinément en compagnie de ses moutons. c'est avec eux qu'il repassera la frontière, prisonnier civil sur ces terres oú il fut libre. il mourra au pied du plateau. les romans de mario rigoni stern (1921-2008) sont devenus en italie comme en france des classiques.
Poche 10.00 €Épuisé
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Jeune lesbienne sans attaches, la narratrice de Mammouth décide de tomber enceinte. Elle organise une fête clandestine de fécondation, prend les hommes au hasard, abandonne son travail universitaire et quitte Barcelone pour s'installer seule dans un mas décrépit sur des hauteurs isolées quelque part en Catalogne.
Une nouvelle vie commence alors, une vie à l'état brut, ramenée à l'essentiel. Elle fait des ménages, biberonne des agneaux, gagnant tout juste de quoi se nourrir et constituer son garde-manger pour l'hiver. Pour tromper la solitude, il n'y a que le berger d'à côté et Toc-Toc, le chien crasseux qui s'est invité chez elle. Peu à peu, une transformation s'opère, vécue au plus près du corps, comme un devenir-animal.
Ce nouveau roman d'Eva Baltasar, loin d'un éloge du retour idyllique à la terre, nous conte, dans un style sans fioritures et souvent drôlatique, l'itinéraire d'une femme sauvage sans concession.Grand format 19.50 €Sur commande
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Grands et petits fonctionnaires qui n'ont d'existence que par leurs fonctions, mégères castratrices ou femmes idéales sur papier glacé, figures d'hommes persuadés de " peser " sur la vie et le monde mais toujours en rivalité avec d'autres qui ont encore " plus de poids ", menteurs et arnaqueurs, parfois non dénués de talent, tels sont les personnages de Nikolaï Gogol.
Le décor de ses textes, car il s'agit bien d'un décor, n'est guère plus réjouissant : une métropole qui a poussé comme un champignon en un lieu insalubre et qui écrase l'individu, l'acculant à la mort ou à la folie ; un territoire immense, sorte de gigantesque fondrière dans laquelle il est aisé de s'enliser et pourtant traversée par un véhicule qui file à vive allure : où va-t-il ainsi ? Vers quoi ? Pas de réponse...
L'ensemble paraît dramatique, sinon désespéré. Or, le mot, la phrase de Gogol font rire. Rire absurde, grotesque, qui peut être méchant ou débonnaire. Sous la plume de l'écrivain, les perspectives s'inversent, le grand se fait insignifiant, l'insignifiant se fait grand, l'humanité se désincarne ou part en morceaux. Comme l'avait bien vu Nabokov, entre le comique et le cosmique il n'y a chez Gogol qu'une lettre de différence...
La traduction d'Anne Coldefy-Faucard parue en 2005, revue pour cette nouvelle édition, restitue le texte original dans son intégralité et en donne toute la saveur stylistique.
Grand format 10.00 €Sur commande
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Pendant des décennies, dans les Alpes de Carinthie, en Autriche, la famille de Josef Winkler a cultivé un champ dans lequel avait été enseveli l'un des pires criminels nazis, Odilo Globocnik, principal responsable du massacre des Juifs autrichiens. Il fut enterré là sans sépulture après son suicide, en 1945.
Les Winkler, comme tout le village, se seront donc nourris au fil des ans de pains confectionnés avec les céréales récoltées là, sans que le père, qui savait tout, en dise un mot.
Dans une langue pleine de fulgurances, quasi incantatoire, l'auteur répond ici au besoin impérieux de s'adresser une dernière fois à son père disparu et de nommer ce qui a été passé sous silence, pour que cesse enfin de triompher la culture de la mort dans laquelle il a été élevé. -
Une Divine Comédie moderne ne saurait être autre chose qu'un document?: tel est le constat que l'on trouve au fondement du témoignage de Varlam Chalamov.
Le choix des treize récits qu'offre la présente édition, treize séquences parmi les plus intenses de ce parcours de dix-sept ans dans les camps de la Kolyma, vise ainsi, outre la mise en lumière d'aspects essentiels de l'univers concentrationnaire, le maintien de la richesse du tracé poétique.
S'il a fallu, en prélevant ces extraits, renoncer à les organiser en recueils, leur échelonnement dans le temps, de 1956 à 1972, reflet de la construction voulue par l'écrivain, atteste de la progression du projet testimonial et littéraire - depuis la capture et la fixation par écrit d'instants de la détention donnés à voir dans leur violence immédiate jusqu'à une interrogation essentielle?: est-il possible de faire oeuvre sur les ruines du sens après que l'expérience totalement négative du Goulag a détruit les cadres mêmes de la mise en récit?? -
Un cochon sème la panique dans le centre de Bruxelles. Autour de la place de la Bourse, un Turc de passage est renversé par l'animal. Un vieux monsieur lui tend la main pour l'aider à se relever?: « Gouda Mustafa prit la main et se releva. Son père l'avait mis en garde contre l'Europe.?» C'est sur cette scène symbolique que débute le roman, haletant et débordant d'imagination, qui nous emmène dans le monde ubuesque de «?l'Europe?».
L'agression du cochon fou n'est pas la seule péripétie du début de ce livre?: dans le même quartier, un homme est tué d'une balle de revolver. Qui est-il, pourquoi a-t-il été tué?? La question sous-tendra le récit jusqu'à sa fin, sans qu'on y apporte de véritables réponses. Le coup de feu a été entendu par un voisin, le Dr Martin Susman, qui travaille à la Commission européenne et sera l'un des personnages principaux d'une autre branche du récit. Ainsi commence à tourner un incroyable manège sur lequel Menasse dispose ses personnages avec une inventivité sans borne et une joie créative aussi sardonique que communicative.
Dans cette atmosphère tantôt spectrale, tantôt burlesque, mais toujours d'une drôlerie aussi fine qu'irrésistible, Menasse s'amuse alors à entremêler la trame de ses récits et à provoquer des croisements entre tous ses personnages. Bruxelles est la scène de son théâtre, il y déroule son récit comme un metteur en scène de talent?: le rythme est précis, l'humour sec et omniprésent, le fond pensé et solidement charpenté. -
Publié en 1929, et inédit en français, Une année d'école évoque une année scolaire (1909-1910) dans un lycée de Trieste, avec ceci de particulier?: pour la première fois, dans cette classe préparatoire à l'université, parmi une vingtaine de garçons, se trouve... une fille. Edda Marty a préparé l'examen d'admission qui lui ouvrirait les portes des études supérieures. Et elle a réussi, haut la main.
Stuparich nous offre ici un portrait de jeune fille rayonnante et complexe. Edda s'est installée avec sa famille à Trieste. Brillante, imaginative, animée d'une volonté peu commune, à l'aise tout de suite parmi ses condisciples masculins, plutôt maladroits et immatures, elle opère involontairement chez eux une transformation. Désarçonnés, en proie à des sentiments nouveaux, les garçons ramènent Edda à son statut de femme, alors qu'elle voudrait n'être pour eux qu'une camarade comme les autres. Elle lutte alors pour ne pas être assignée au rôle conventionnel qu'on veut lui imposer et contre ces tentatives masculines de la prendre au piège, d'aliéner la liberté à laquelle elle aspire de toute son âme.
Elle finit pourtant par trouver auprès d'Antero une consolation amicale. Puis vient la sensualité brûlante de l'adolescence. Mais la tentative de suicide d'un des élèves de la classe qui, amoureux d'elle, exalté et désespéré, se tire un coup de pistolet dans le coeur, va bouleverser cet amour naissant. C'est à Edda qu'il reviendra de ramener à la vie le jeune rescapé. Ainsi sacrifie-t-elle son amour pour Antero, par devoir et parce qu'une fois encore on l'assigne à être la femme dont le rôle est défini et circonscrit par les autres.
Ce court roman est avant tout, et c'est là toute sa modernité, une magnifique ode à la jeunesse et à la détermination?: il se termine d'ailleurs par un délicieux renversement carnavalesque dans une scène d'une grande puissance émancipatrice, ouvrant des perspectives aux personnages, malgré la guerre à venir. Évocation très actuelle des rapports entre les sexes, passages éprouvants de l'exaltation à la dépression, de la sensualité à l'abnégation, entrecroisement de la mort et de la vitalité la plus débridée?: tels sont quelques-uns des traits saillants de ce bref roman.Poche 9.50 €Sur commande
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Dans un pays imaginaire, un roi prend le pouvoir après une guerre civile et oeuvre à l'épanouissement de la culture, des sciences et des arts. Personne ne connaît son nom ni son visage. Son rival, guide intellectuel des radicaux, rêve d'une revanche. Pendant ce temps se joue un drame domestique : un ancien rebelle revenu d'exil découvre que sa femme est amoureuse d'un certain Monsieur Morn...
En dépit de sa tonalité parodique, signature bien connue de Nabokov, cette pièce aux accents shakespeariens est une tragédie à part entière, écho poignant d'un drame personnel (le père de Nabokov fut assassiné en 1922), dans le sillage de la révolution russe et de la guerre civile.
Inédite en français, La Tragédie de Monsieur Morn a été écrite durant l'hiver 1923-1924. Elle n'a été ni jouée ni publiée du vivant de l'auteur.Grand format 19.50 €Sur commande
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Dialogues intérieurs à la périphérie : 2016-2021
Peter Handke
- Verdier
- Der Doppelganger
- 23 Mai 2024
- 9782378562090
Depuis 1975, la tenue quotidienne de carnets est essentielle à l'oeuvre du romancier et dramaturge. Une petite partie compose les journaux publiés, dont le présent volume concerne les années de préparation du roman La Voleuse de fruits, du récit La Deuxième Épée, de la pièce Zdenek Adamec... Période où l'auteur reçoit le prix Nobel, où intervient le confinement...
Dans ces carnets se révèle le regard aigu que Peter Handke porte sur le monde et la nature. Marquées par le suspens et le refus de conclure, les notes n'en sont pas moins fulgurantes. L'extrême concentration de l'écriture, la fréquence des ellipses, l'ironie parfois, les rapprochements toujours suggestifs, nous immergent dans le «?dialogue intérieur?» de l'écrivain percevant «?chaque chose, même s'il en existe des millions, comme étant unique?». -
Le livre de la Caspienne : Azerbaidjan
Vassili Golovanov
- Verdier
- Litterature Russe
- 14 Septembre 2023
- 9782378560690
Poussé par la conscience de son ignorance alors que tous les jours il croise des gens venus du Caucase et d'Asie centrale pour chercher refuge à Moscou, Vassili Golovanov décide de partir explorer les régions bordant la Caspienne. Se plongeant dans l'histoire, l'islam et le soufisme, le bouddhisme et le zoroastrisme, bousculant les clichés, il parcourt les montagnes, les steppes ou les déserts, glisse parmi les lotus du delta de la Volga, escalade des volcans de boue, fuit les quartiers pour nouveaux riches, passe de la lumière de la plus haute poésie à l'ombre des dérives mafieuses, du terrorisme et des guerres qui n'en finissent jamais.
Pendant des années, il voyage, lit, rêve, fait des rencontres. Tout sans cesse le ramène à cette mer où jadis s'arrêtait le monde.
Le premier livre de ce grand voyage autour de la Caspienne est consacré à l'Azerbaïdjan, ancienne république soviétique, indépendante depuis 1991. Les événements les plus actuels y résonnent douloureusement. Golovanov relate les effets d'une colonisation qui n'a pas dit son nom, la volonté de mainmise de la Russie et les conséquences de la guerre contre l'Arménie, les aberrations d'un régime autoritaire et corrompu, les rivalités entre grandes puissances pour le pétrole, les désastres humains et écologiques. -
« En quelle langue parler au lecteur ? ».
Souvenirs de la Kolyma est un cycle de textes écrits par Varlam Chalamov dans les années soixante-dix, soit une vingtaine d'années après sa libération des camps et son retour. Ils sont complétés par des évocations de ses contemporains, écrivains ou poètes, comme Pasternak, ainsi que par une étrange liste de 1961 qui énumère avec une sècheresse poignante ce qu'il a « vu et compris dans les camps ». Ces souvenirs, comme les Récits de la Kolyma, transmettent la réalité par fragments et s'interrogent avant tout sur ce que peut la langue et ce qu'est la mémoire.
« J'essaierai de restituer la suite de mes sensations - je ne vois que ce moyen de préserver l'authenticité de la narration. Tout le reste (pensées, paroles, descriptions de paysages, citations, raisonnements, scènes de la vie courante) ne sera pas suffisamment vrai. Et pourtant je voudrais que ce soit la vérité de ce jour-là, la vérité d'il y a vingt ans, et non la vérité de mon actuelle appréhension du monde. ».
Avec Souvenirs de la Kolyma, la collection « Slovo » poursuit le travail d'édition complète des oeuvres en prose de Varlam Chalamov, auteur fondamental du xxe siècle, désormais reconnu comme un des grands écrivains non seulement de l'histoire des camps, mais surtout de la littérature mondiale.
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L'île polaire de Kolgouev est le coeur du récit. C'est en lui donnant une dimension imaginaire que Golovanov parvient à décrire avec le plus de fidélité cet espace géographique et mental. Il raconte ses expéditions en mêlant à ses impressions, ses propres sensations, des légendes, des contes, des dialogues, composant ainsi une étrange et puissante partition symphonique qui fait de son livre une sorte d'épopée contemporaine sur les cendres des temps mythiques. Golovanov ne se limite pas à " chanter l'espace " et l'antique horde nomade du Grand Nord - des Nénets en particulier -, il montre les désastres infligés par la civilisation industrielle et le communisme à cette terre et à ses hommes, et la déréliction dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui. Se faire une opinion sur l'originalité de cette prose, seuls peuvent le tenter ceux qui décident, aux côtés de l'auteur, d'entreprendre le voyage.
Grand format 29.50 €Sur commande
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Grand format 9.00 €
Épuisé
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Alors que des négociations sont en cours sur l'élargissement de l'Union européenne à l'Albanie, Karl Auer, haut fonctionnaire autrichien en poste à Bruxelles, se rend à Tirana où il tombe amoureux de Baia Muniq, brillante juriste albanaise chargée des pourparlers avec la Commission européenne. Au même moment, autour du Premier ministre albanais, on travaille à améliorer l'image du pays dans l'opinion ; il faut rappeler aux Européens que le héros national albanais, Skanderbeg, n'était pas musulman mais chrétien, et fut au quinzième siècle le défenseur de la chrétienté. Son casque légendaire est conservé au Musée d'histoire de l'art de Vienne. Les Albanais n'auront qu'à réclamer solennellement la restitution de ce symbole pour que leur pays apparaisse enfin sous un jour différent. Mais voici qu'à Vienne, soudain, le casque de Skanderbeg disparaît...
Tel est le point de départ de ce roman riche en péripéties où fiction et actualité politique s'entrelacent de façon jubilatoire jusqu'à une fin ironique et imprévisible quand survient l'épidémie de Covid-19.
Après La Capitale, paru en France en 2019, L'Élargissement est le deuxième roman que l'auteur, né à Vienne en 1954, consacre à l'Europe. En cours de traduction dans une vingtaine de langues, il confirme que Robert Menasse, héritier des Lumières, est l'un des plus grands romanciers d'aujourd'hui.Grand format 26.50 €Sur commande
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"Le Dit du Genji", ce grand classique de la littérature universelle dont Borges disait qu'il n'a jamais été égalé, fut écrit au début du onzième siècle par dame Murasaki, une aristocrate qui vécut à la cour impériale de Heian-kyô (l'actuelle Kyôto).
Cependant, écrit René Sieffert qui a travaillé à sa traduction près de vingt ans, "pas un instant je n'ai eu le sentiment d'un véritable dépaysement, ni dans le temps ni dans l'espace, mais au contraire me hantait l'impression constante d'être engagé dans une aventure mentale étonnamment moderne. Il m'a semblé découvrir des situations, des analyses, des dialogues qui pouvaient avoir été imaginés hier, si ce n'est demain." Ce "roman-fleuve", qui retrace le destin politique et la riche vie amoureuse d'un prince, le Genji, vaut autant par la vigueur de la narration que par l'évocation d'un climat, une atmosphère, un état d'âme, les accords d'une cithare ou le parfum d'un prunier en fleur - illustration parfaite de l'impermanence de ce monde et de la vanité ultime de toute entreprise humaine.
Grand format 65.00 €Sur commande
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Bashõ est l'une des figures majeures de la poésie classique japonaise.
Par la force de son oeuvre, il a imposé dans sa forme l'art du haiku, mais il en a surtout défini la manière, l'esprit : légèreté, recherche de la simplicité et du détachement vont de pair avec une extrême attention à la nature. le haiku naît donc au bord du vide, de cette intuition soudaine, qui illumine le poème, c'est l'instant révélé dans sa pureté.
La vie de ce fils de samouraï, né près de kyoto en 1644, fut exclusivement vouée à la poésie.
Agé de treize ans, il apprend auprès d'un maître du haikai les premiers rudiments de ce genre. plus tard, après avoir lui-même fondé une école et connu le succès à edo (l'actuelle tokyo), il renonce à la vie mondaine, prend l'habit de moine, et s'installe dans son premier ermitage. devant sa retraite, il plante un bananier, un bashõ, offert par l'un de ses disciples - ce qui lui vaudra son pseudonyme.
Sa vie est dès lors faite de pauvreté, d'amitiés littéraires et de voyages. osaka sera le dernier. après avoir dicté un ultime haiku à ses disciples éplorés, il cesse de s'alimenter, brûle de l'encens, dicte son testament, demande à ses élèves d'écrire des vers pour lui et de le laisser seul. il meurt le 28 novembre 1694. sur sa tombe, on plante un bashõ.
Grand format 14.70 €Sur commande
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Suite de Lilas rouge paru en 2021, Lilas noir évoque le dernier descendant des Goldberger.
Dans une esthétique intemporelle, empreinte des inquiétudes modernes - la question du refoulé des années du nazisme en Autriche, et celle de la transformation du monde paysan -, Reinhard Kaiser-Mühlecker achève avec ce texte l'écriture de l'épopée de la famille Goldberger. Son style narratif inimitable fait de lui un héritier d'Adalbert Stifter - un Stifter qui aurait lu Faulkner, Camus...Grand format 22.00 €Sur commande
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Un soir à la nuit tombante, au début des années 1940, un père et sa fille arrivent dans un village de Haute-Autriche sur une carriole tirée par un cheval, avec leurs malles et leurs meubles, et s'installent dans une ferme abandonnée qui leur a été attribuée. La jeune fille traumatisée serre dans son poing un bouquet de lilas rouge.
Ferdinand Goldberger, chef de section du parti nazi, a dû fuir son village d'origine, mais ses crimes pèseront sur sa descendance. Au moment où la lignée semble devoir s'éteindre, puisque aucun des petits-enfants du patriarche n'a eu d'enfant à son tour, voici que surgit un ultime héritier, né à l'insu de tous, éduqué au loin. Comme son grand-père et son arrière-grand-père, il s'appelle Ferdinand...
Avec ce roman, Reinhard Kaiser-Mühlecker raconte dans une langue somptueuse le destin de l'Autriche rurale aux prises avec l'héritage du nazisme. La littérature de langue allemande n'avait pas produit depuis longtemps une fresque narrative d'une telle ampleur, comparables aux plus grands classiques européens. Riche en personnages inoubliables, Lilas rouge a été salué par la critique allemande comme une révélation.
Grand format 30.50 €Sur commande
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Entre ciel et mer, deux êtres liés par le sang - un père malade et son fils - ont abordé à l'île des origines (Lussimpiccolo, au large de l'Istrie) et s'interrogent sur la naissance et sur la mort à mots couverts, avec la pudeur de l'amour, dans un récit linéaire d'une émouvante essentialité.
Poche 6.50 €Sur commande
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« Ici, en haut, il y a une certaine heure. Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d'une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue :
Dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au-dessus des marches, et le bruit des clarines de bronze arrive clairement jusqu'au village. Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les nôtres. » La douloureuse question qu'une vieille femme, après laspus et repentirs, pose au prêtre d'un village perdu de l'Apennin, dans Maison des autres, ne peut avoir de réponse : l'univers minéral et désolé où elle affleure, par la magie d'une prose obsédante, se referme sur le drame indicible qui fait le livre.
Tout aussi dense est la rencontre d'un instituteur et d'un « veuf de village », à la fin de la guerre, dans Un moment comme ça, qui débusque le tragique sous l'apparence du sordide, et qu'on peut lire comme un double de Maison des autres dont la figure féminine serait absente.
Mais le vrai mystère de ces deux récits tient à la façon dont leur rythme même transforme en consolation la profondeur du deuil.
Poche 6.20 €Sur commande
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Quelques décennies après la catastrophe de Fukushima, Yoshirô, un écrivain plus que centenaire, élève seul Mumei, son arrière-petit-fils, encore à l'école primaire. Comme tous les enfants de sa génération, dont les parents et grands-parents ont été irradiés, Mumei subit de curieuses mutations génétiques qui le condamnent à mourir vers l'âge de quinze ans.
Dans un Japon liberticide des années 2050, où une loi interdit l'usage des mots venus de l'étranger - les gairaigo -, le vieil homme et l'enfant doivent faire preuve de virtuosité et de fantaisie pour inventer de nouveaux mots, ou rajeunir les anciens. Se dessine alors en creux une réflexion sur l'étrangeté de leur langue maternelle, et sur la porosité entre les langues.
Non sans rappeler Le Meilleur des mondes, ou 1984, ce roman décrit, à sa façon singulière, les conséquences des dysfonctionnements du monde dans lequel nous vivons.Grand format 20.00 €Sur commande
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Hâfez est le poète majeur de la poésie lyrique persane. Il vécut au quatorzième siècle à Chiraz. Les mots de ses poèmes sont ceux des spirituels de son temps, aussi ceux des fêtes à la cour, ceux des soldats ou de la chasse, du commerce, du jardin ou de la rue. Mais ses poèmes sont surtout habités du désir de voir le visage de l'Aimé, désir que ne font qu'aviver toutes les réalités du monde. Et si Hâfez jouit en Iran d'un prestige populaire qui ne s'est jamais démenti, c'est peut-être parce que l'amour a dans son oeuvre une place si éminente qu'il semble effacer les frontières entre l'humain et le divin.
La traduction complète du Divân est la première qui paraît en français. Toute l'érudition du traducteur, Charles-Henri de Fouchécour, est mise au service de la beauté de la langue et du souci que chacun puisse faire de cette oeuvre une lecture personnelle et approfondie.
Prix Nelly Sachs 2006 de la traduction de poésie.
Lauréat de la Fondation culturelle iranienne Mowqûfât de Téhéran (Dr. Mahmûd Afshâr).
Prix 2007 de la Bibliothèque Nationale d'Iran.
Médaillé du Centre de Recherches d'études hâféziennes de Chiraz, 2007.
Prix du meilleur « Livre de l'année 1386 a.h. (2007) » attribué par le ministère de la Culture de l'Iran (Téhéran, 09/02/2008).
Prix Delalande-Guérineau de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l'Institut de France, 2008.
Poche 25.50 €Sur commande