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giorgio bassani
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«Combien d'années s'est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micòl Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d'enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n'était guère plus qu'une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi, j'étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu'un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l'un l'autre. Au-dessus d'elle, le ciel était bleu et compact, un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage. Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l'a changé, du moins dans le souvenir.»
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«En moi il y avait le désir que mes nouvelles aient une signification différente, plus riche et profonde que ce que produisait la littérature italienne d'alors, même la plus importante. À la différence des autres, de tous les autres, je prétendais être, en plus d'un auteur de fiction, également un historien de moi-même et de la société que je représentais. Je m'opposais. [...] J'entendais être un historien et un historiciste, non un raconteur de bobards. Je suis parti de là, je ne peux pas feindre de ne pas être parti de là. Je crois à la réalité spirituelle comme à la seule réalité [...] J'y crois vraiment. Et c'est aussi pour cela que je me suis acharné sur mes textes pour en faire une seule oeuvre. C'est uniquement pour cette raison que j'ai écrit et réécrit chaque page de mes livres. J'ai écrit et réécrit pour dire, à travers mon oeuvre, la vérité. Toute la vérité.» Giorgio Bassani, En réponse VII, 4 mai 1991.
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Une ville de plaine
Giorgio Bassani
- Istituto Italiano Di Cultura De Paris
- Cahiers De L'hotel Galliffet
- 15 Mai 2024
- 9782919205479
Il est toujours instructif et émouvant d'assister à l'entrée en littérature d'un écrivain, surtout s'il devient l'une des voix majeures de la littérature de son pays, comme c'est le cas de Giorgio Bassani. Le spécialiste de l'auteur découvrira dans ces premiers textes la naissance d'une écriture, encore perméable aux influences des oeuvres aimées, au premier rang desquelles La Recherche du temps perdu de Proust. On décèle dans ces nouvelles une petite musique qui annonce le style de la maturité narrative : une attention remarquable aux détails apparemment insignifiants de l'existence et la perception étonnée que les sentiments, les plus profonds parfois, s'étiolent avec le temps. Mais la mémoire, nourrie par l'émotion de côtoyer les êtres du monde d'autrefois, permet de reconstruire l'archéologie familiale, comme le prouvera magistralement le chef-d'oeuvre inégalé de Bassani : Le jardin des Finzi-Contini.
Les cinq courtes nouvelles et la poésie écrits à la fin des années Trente et réunis dans Une ville de plaine, recueil publié en 1940 et jusqu'alors jamais traduit en français, explorent un territoire à la fois géographique - Ferrare et ses alentours -, sociologique - les petites gens aux rêves étriqués qui se dégonflent trop vite sous l'effet d'une existence routinière - et littéraire : le provincialisme et son envers - l'aspiration à une élévation sociale - qui constituent les grands thèmes des auteurs que Bassani fréquente et aime. Lire aujourd'hui ces textes des origines, c'est déchiffrer les premières partitions d'une oeuvre qui a profondément marqué la littérature italienne de l'après-guerre.
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Les lunettes d'or / gli occhiali d'oro
Giorgio Bassani
- Folio
- Folio Bilingue
- 26 Mai 2005
- 9782070428298
Dans Ferrare silencieuse et endormie, le bruit court que le docteur Fadigati, praticien respectable et aisé, estimé des « gens de bien », est homosexuel. Rien de précis ne semble tout d'abord accréditer cette rumeur, et la « bonne société », reconnaissant à Fadigati une conduite irréprochable en apparence, ferme les yeux. Mais, un jour d'été, le scandale éclate : l'honorable médecin est surpris en pleine idylle avec un jeune étudiant de la ville...
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Les récits qui composent ce livre sont étroitement liés aux écrits précédents de Giorgio Bassani. Cette fois encore, nous sommes presque constamment à Ferrare, et toujours dans la sphère de cette moyenne bourgeoisie, en majorité juive, que le fameux Jardin des Finzi-Contini aussi bien que les épisodes des Lunettes d'or et de Derrière la porte ont rendu familière au lecteur. Et lorsque nous ne sommes pas à Ferrare, mais à Rome ou à Naples, c'est encore le même narrateur que l'on rencontre ici et qui cherche inlassablement à comprendre les mystères de ce microcosme. L'odeur du foin constitue ainsi un ensemble de compléments à cette sorte de saga, d'inspiration parfois directement autobiographique, à laquelle l'auteur a travaillé de nombreuses années.
La dernière phrase du livre, de l'un des écrivains les plus pudiques qui soient, est celle-ci : « À partir de maintenant, cela valait peut-être la peine que l'auteur des Cinq histoires Ferraraises et des trois premiers chapitres des Lunettes d'or essaie lui aussi de sortir de sa tanière, qu'il se présente et ose finalement dire «moi». »
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Edgardo Limentani mène à Ferrare une existence désabusée et «végète au fond d'un sombre puits de paresseuse tristesse». Au cours d'un dimanche de chasse à l'affût, en pleine campagne ferraraise, Edgardo acquiert l'angoissante conscience non pas de mourir, mais d'être déjà mort. Comme certains oiseaux que le fusil dédaigne, comme les hérons, il ne peut garder son allure dans la vie qu'empaillé. La mort finalement offre la transfiguration, le repos ; elle est la perfection de la beauté. Histoire d'une contemplation de la mort, Le héron est un bref voyage aux enfers, à la fois prétexte à une méditation sur la vanité d'une vie qui s'épuise dans un quotidien terne et mesquin, et attaque voilée contre les sombres mythes de l'esthétisme contemporain.
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«J'ai souvent été malheureux, dans ma vie : enfant, adolescent, homme fait, j'ai souvent, comme on dit, touché le fond du désespoir. Et toutefois, dans mon souvenir, il y a peu d'époques aussi noires que les mois d'octobre 1929 à juin 1930, où j'étais en première année de lycée. Les années, depuis lors, ont passé en vain, au bout du compte : elles n'ont pas réussi à apaiser une douleur qui m'est restée, intacte, une blessure secrète, qui saigne en secret. Guérir ? M'en délivrer ? Je sais bien, désormais, que c'est impossible. Si donc j'en parle maintenant, c'est dans le seul espoir de comprendre et de faire comprendre. Je ne suis en quête de rien d'autre.».
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In una Ferrara ricca, affascinante ma oppressa dal fascismo, un giovane studente ebreo, voce narrante del romanzo, incrocia il suo destino con quello di Athos Fadigati, un maturo medico di chiara fama. L'amicizia che nasce fra i due farà scoprire al narratore che dietro tutta la cultura e la raffinatezza del dottor Fadigati si cela un abisso di solitudine dovuto alla sua presunta omosessualità. Un peccato che l'Italia di allora non contemplava fra quelli che potevano essere redenti... E gli occhiali d'oro dello stimato professionista diventano il simbolo di una diversità sempre meno tollerata, così come l'appartenenza all'ebraismo del narratore, una diversità che non potrà che andare incontro a una catarsi tragica.
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Poèmes
Giorgio Bassani
- Istituto Italiano Di Cultura De Paris
- Cahiers De L'hotel Galliffet
- 1 Septembre 2021
- 9782919205332
Les poèmes de Giorgio Bassani (1916-2000) n'offrent pas seulement l'accompagnement de ses romans.
Ils en offrent la vérité, ou, commeaimait à le dire Bassani lui-même : toute la vérité.
À la fin de sa vie, dans son appartement romain de (à) via G. B. de Rossi, il n'était pas rare de voir l'auteur du Jardin des Finzi-Contini aller chercher un de ses poèmes pour le lire à voix haute et honorer ses invités. Il connaissait par coeur de nombreux chants de la Divine Comédie.
À ses yeux, il était avant tout un poète : un poète lyrique.
Et c'est pourquoi, de même qu'il avait tenu en 1980 à offrir la version définitive du Roman de Ferrare en rassemblant dans une oeuvre unique ses grands livres de prose (Dans les murs ; Les Lunettes d'or ; Le Jardin des Finzi-Contini ; Derrière la porte ; Le Héron ; L'Odeur du foin), il reprenait deux ans plus tard en un seul volume l'ensemble d'une production poétique dont la composition avait comme enchâssé le Roman de Ferrare : sous le titre d'In rima e senza (Avec et sans rimes), il réunissait Storie dei poveri amanti (1945), Te lucis ante (1947), Un'altra libertà (1951), Epitaffio (1974) et In gransegreto (1978).
Revue et augmentée, cette nouvelle édition d'un large choix de l'oeuvre poétique de Giorgio Bassani accueille aussi des essais de traductions - jusqu'ici inédits - de poèmes de Ronsard, Baudelaire, Rimbaud,Mallarmé, Apollinaire et Char.
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This is a haunting, elegiac novel which captures the mood and atmosphere of Italy (and in particular Ferrara) in the last summers of the thirties, focusing on an aristocratic Jewish family moving imperceptibly towards its doom. Vittorio De Sica turned the book into a film in 1970, winning the Academy Award for Best Foreign Language Film in 1974.
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A new translation of Giorgio Bassani's award winning collection of novellas, which inspired his masterpiece The Garden of the Finzi-Continis. A young working class woman abandoned by her bourgeois lover; the tensions of intermarriage between established classes and communities; a holocaust survivor seemingly back from the dead; a formidable socialist activist defying house arrest; the only surviving witness to the first local atrocity of the Second World War. In these five unforgettable stories, Bassani gave life to the characters that would inform the Romanzo di Ferrara, his suite of novels depicting life in the city. Moving, poetic, atmospheric and artfully observed, this collection is a distillation of Bassani's genius. It won the Strega Prize on first publication as Cinque Storie Ferraresi in 1956, and established Bassani as one of the greatest Italian writers of the twentieth century. 'Giorgio Bassani is one of the great witnesses of this century, and one of its great artists' Guardian 'The most uncompromising, merciful and merciless writer' Ali Smith
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L'odore del fieno (1972) conclude "Il romanzo di Ferrara", il lungo ciclo di storie dedicate da Bassani alla sua città e alla comunità ebraica quale emblema della condizione esistenziale. Si tratta di una raccolta di novelle in cui ancora una volta l'autore utilizza come sfondo e scorcio di ambientazione la sua città d'origine, Ferrara, e in cui approfondisce il motivo, alla radice di tutta la sua scrittura, del perenne conflitto fra realtà e illusione, verità ed errore, cui solo la morte può portare tregua. Come disse in seguito Bassani in una lunga intervista a Ennio Cavalli, "Dopo aver pubblicato sei opere di narrativa su Ferrara mi sono accorto di avere composto come un solo libro. Per tre anni, con grande fatica e pazienza, l'ho riscritto per intero, rendendolo davvero un tutto unico. Ogni romanzo si è così trasformato in un capitolo dell'opera. È la storia della mia città in questo secolo, ma anche, seppure trasposta, la mia personale, dall'infanzia agli anni maturi. Ho dovuto riscrivere e riscrivere, alla luce di questa intuizione di fondo. Sono arrivato a una specie di poema romanzesco di quasi mille pagine. Come ampiezza - noti bene, come ampiezza - mi piace paragonarlo all'"Odissea", a "Guerra e pace". Ci ho messo tutta la vita".
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Les lunettes d'or et autres histoires de ferrare
Giorgio Bassani
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 13 Avril 1962
- 9782070204649
Dans Ferrare silencieuse et endormie, le bruit court tout à coup que le docteur Fadigatti, praticien respectable et aisé, estimé des «gens de bien», est homosexuel. Rien de précis ne semble tout d'abord accréditer cette rumeur, et la «bonne société», reconnaissant à Fadigatti une conduite irréprochable en apparence, ferme les yeux. Mais, un jour d'été, le scandale éclate:l'honorable médecin est surpris en pleine idylle avec un jeune étudiant de la ville...
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Il protagonista di Dietro la porta è un ragazzo che frequenta la prima liceo fra il '29 e il '30 a Ferrara. Due suoi compagni di scuola dominano la scena: il più bravo della classe, Carlo Cattolica, "perfetto in tutto", oggetto di odio, invidia e ammirazione soprattutto per "la sua chiarezza mentale, il lucido funzionamento del suo cervello", e l'umile e piuttosto abietto Luciano Pulga, di famiglia povera, sottomesso e però in qualche modo ripugnante. Con il primo l'amicizia sembra costituzionalmente impossibile; il secondo, invece, si insinua nella vita del protagonista e nella sua famiglia di agiata borghesia, diventando intimo amico nonostante la volontà, peraltro debole, del narratore di rifiutare questa vischiosa intimità. Il narratore è come impotente di fronte a tale contaminazione progressiva, finché Cattolica non si fa avanti e propone al protagonista la propria amicizia, invitandolo a fare i compiti da lui. C'è di mezzo Pulga, che Cattolica dichiara di disprezzare profondamente, ma la barriera sembra caduta e Cattolica fa di tutto per abbatterla definitivamente: cerca di mettere il narratore contro il suo ignobile amico, che va in giro sparlando di lui. Gli propone di far cadere Pulga in una trappola: lo inviterà a casa sua; egli sarà nascosto dietro la porta e ascolterà il falso amico vomitare malignità su di lui, aprendo così finalmente gli occhi.
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