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cedric gruat
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Mystères d'archives, c'est d'abord une série d'enquêtes sur 50 événements du XXe siècle qui ont marqué notre mémoire et notre imaginaire. En véritable détective de l'image, Serge Viallet nous dévoilait alors une multitude d'éléments nouveaux et anecdotes significatives qui se cachent derrière l'histoire telle qu'elle nous a été montrée dans les salles de cinéma puis à la télévision.
Ce livre est la poursuite de ce travail en repartant d'une vingtaine de sujets, des fêtes de l'armistice (1918) aux funérailles du commandant Massoud (2001), en passant par le couronnement d'Elizabeth II (1953), le Tour de France (1959), le direct sur la Lune (1969). Autant de sujets variés qui ont un point commun : l'Histoire qui s'installe durablement dans nos mémoires est bien le fait d'une certaine communication.
En montrant les présences et les absences, les positionnements de tout à chacun, en expliquant les enjeux stratégiques, et l'histoire, Cédric Gruat, conseiller historique sur la collection, et Serge Viallet, réalisateur, nous racontent à leur manière l'Histoire, celle que tout le monde connaît, comme une nouvelle histoire.
1918 : les fêtes de l'armistice.
1927 : Lindbergh traverse l'Atlantique.
1934 : L'assassinat du roi de Yougoslavie.
1936 : les JO de Berlin.
1937 : le crash du Hindenburg.
1939 : Dernières images des bagnes de Guyane.
1944 : Résistance dans le Vercors.
1945 : La conférence de Yalta .
1945 : libération des camps.
1946 : essais atomiques à Bikini.
1953 : couronnement d'Elizabeth II.
1954 : Monroe en Corée.
1959 : Tour de France.
1963 : Kennedy à Berlin.
1967 : de Gaulle au Québec.
1969 : En direct de la Lune.
1971 : Les fastes du Shah d'Iran à Persépolis.
1972 : Poignée de mains de Mao-Nixon.
1981 : libération des otages américains d'Iran.
2001 : les funérailles du commandant Massoud.
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Nous savons sur les Justes, nous savons sur ceux qui se mirent en danger pour sauver des enfants, des adultes et des vieillards juifs.
Mais que savons-nous sur la solidarité de certains Français et Françaises envers le Juif insulté, humilié, marqué ? Ouvrir ces pages nous permet de découvrir, comme une chose rare, que des femmes et des hommes, jeunes pour la plupart, choisirent en 1942 de porter un insigne jaune ou une étoile détournée aux inscriptions diverses : zazou, Auvergnat, swing, bouddhiste, goï, papou. En arborant publiquement ces bouts de carton ou de tissu, ils ont voulu ainsi exprimer leur révolte spontanément, avec humour et sans violence.
Par ce geste à la fois dérisoire et essentiel, ils ont participé à une résistance symbolique contre l'occupant et ses sbires. Alors que l'extermination des Juifs était en en cours, ces femmes et ces hommes furent arrêtés et internés dans des camps en France comme " Amis des Juifs ". Ces résistants aux étoiles nous restaient inconnus : grâce à nos auteurs, deux jeunes chercheurs, ce déni de justice est réparé.
Ils nous expliquent ces parcours d'exception et donnent pour la première fois la parole à ces témoins retrouvés soixante ans après les faits. S'appuyant notamment sur des archives privées et des documents iconographiques inédits, ce travail propose un regard neuf sur les formes de solidarité en France sous l'Occupation, et une réflexion originale sur le combat symbolique mené contre l'horreur et le cynisme du système nazi.
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Crimes hitlériens ; une exposition-deuil au sortir de la guerre
Cédric Gruat
- Tiresias
- Lieu Est Memoire
- 10 Novembre 2017
- 9782915293951
À l'été 1945, la foule se presse pour visiter au Grand Palais l'exposition organisée à grand renfort de publicité par le gouvernement du général de Gaulle : Crimes hitlériens. Première du genre, cette exposition à base de photographies et d'objets ramenés de divers lieux de massacres exhibe dans toute leur crudité les preuves des atrocités nazies commises en France et en Europe : pillages, destructions, exécutions de civils, tortures, déportation dans les camps... Véritable « Musée des Horreurs », cette manifestation à la fois pédagogique et spectaculaire est interdite aux moins de 16 ans en raison de sa dureté. Une telle mise en scène de l'atroce en plein coeur de la capitale nous semblerait aujourd'hui inconcevable. Un mois après la capitulation de l'Allemagne hitlérienne, l'exposition du Grand Palais connaît une affluence record avec plus de 500 000 visiteurs. Elle circule ensuite en province, fait le tour des capitales européennes et de certaines villes allemandes. À chaque fois, l'exposition draine de nombreuses foules... Pourquoi cette étonnante exposition ? Comment expliquer son succès ? Quels en sont les véritables enjeux ? Telles sont les questions auxquelles ce livre tente de répondre... Alors que la Libération a été un moment de fête et d'espoir, 1945 est l'année des épreuves et des déceptions. Celle de la faim et des privations, de l'angoisse et des incertitudes face à l'avenir, de l'épuration et des procès de la collaboration, du choc de la découverte des camps et du retour des « absents » exilés en Allemagne. Marquée dans sa chair, la France compte ses morts, pleure ses fantômes, tente de faire son deuil et de se reconstruire. Dans ces conditions, l'exposition Crimes hitlériens s'inscrit dans le cadre d'un discours unitaire et de rassemblement. Car au-delà de l'hommage rendu à toutes les victimes du nazisme, cette manifestation permet à chacun de se retrouver dans les épreuves endurées par la nation au cours des années noires en insistant sur l'idée d'une communauté de souffrance. Alors que débutent les procès contre les criminels nazis, la France appelle non seulement au châtiment des coupables mais à une politique de fermeté destinée à mettre hors d'état de nuire une Allemagne dorénavant occupée et considérée comme l'éternel agresseur. Les atrocités nazies constituent enfin pour la France un thème mobilisateur destiné à regrouper derrière elle tous les États ayant directement souffert du nazisme ainsi que l'ensemble des pays impliqués dans la guerre contre l'Allemagne. Une bataille censée permettre à la France de retrouver sa place de grande puissance aux côtés des Alliés et de revendiquer son droit à participer pleinement au règlement du problème allemand.
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En juin 1940, Adolf Hitler est à Paris. Les images tournées alors par la propagande allemande, suite de clichés réalisés à l'Opéra, à la Madeleine ou sur l'esplanade du Trocadéro, le montrent allant de monuments en lieux emblématiques dans une ville presque déserte. Contre toute attente et seulement quelques jours après la signature de l'armistice et le début de l'Occupation, le chef de l'Allemagne nazie ne vient pas célébrer sa victoire militaire sur la France, mais visiter en touriste incognito la Ville lumière pour la seule et unique fois de sa vie.
Que sait-on au juste de cette visite et des raisons de cette pérégrination ? À quelle stratégie répond-elle ? Que se cache derrière ces images d'un Hitler se présentant sous les traits d'un amoureux de l'art et de la culture ?
C'est à ces diverses interrogations que l'auteur de ces pages tente de répondre sous la forme d'un essai critique. À travers une mise à nue sans concession, Cédric Gruat désarticule et « désarchitecture » la visite de ce peintre raté dans cette ville unique qui incarne pour lui l'âme de la vie artistique. Levant le voile sur les mystères et les flous entourant cette véritable « traversée » de Paris, il en montre les enjeux symboliques et propagandistes au-delà du récit traditionnel qui en est généralement fait. Et révèle la stratégie du dictateur allemand, alors obsédé par la fabrication de son mythe.
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L'échange ; les dessous d'une négociation artistique entre la France et l'Espagne, 1941-1944
Cédric Gruat, Lucia Martinez
- Armand Colin
- 9 Février 2011
- 9782200249717
Cet ouvrage se propose de lever le voile sur l'échange d'oeuvres d'art et d'archives de grande valeur entre le maréchal Pétain et le général Franco. Échange qui permettra à l'Espagne de remettre la main sur des pièces importantes : couronnes wisigothiques, tableaux du peintre Murillo, sculptures pré-romaines... Cet ouvrage revient sur un épisode méconnu des relations entre Pétain et Franco et pose également la question du devenir des patrimoines nationaux éparpillés aux quatre coins du monde.
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On connaît les formules célèbres du général de Gaulle, ses bons mots, ses propos qui ont fait mouche. On sait qu'il fut un homme de communication et qu'il incarna la République du verbe. On se souvient moins de ses discours prononcés, en langues étrangères lors de ses nombreux voyages officiels à travers le monde. Que ce soit en allemand lors de son voyage outre-Rhin en 1962, en espagnol pendant ses séjours au Mexique et en Amérique latine en 1964, en russe au cours de son déplacement en URSS en 1966, ou encore en polonais l'année suivante, en roumain et en turc en 1968... Comment expliquer ce recours systématique aux langues du monde chez un homme soucieux de la défense du français et dont le patronyme renvoie au nom ancien de notre territoire national ? Une coquetterie ou une excentricité de sa part ? Non, plutôt une habitude. Un président polyglotte alors ? Aucunement, de Gaulle ne maîtrisait que la langue allemande. A moins qu'il s'agisse d'une exigence du protocole de l'époque ? Nullement, le Général fut, avec le pape, le seul chef d'État à agir de la sorte. Une marque de fabrique ? Davantage un principe, une doctrine. En tout cas, un phénomène unique en son genre. A l'image du personnage. A travers une plongée dans les « langues du Général », ce livre dresse un portrait original de l'homme de Gaulle, toujours soucieux de se démarquer et de frapper les esprits en tout lieu et en toute latitude. Instrument de communication de premier plan au service du rayonnement de la France, ce recours aux langues étrangères fut surtout l'expression de sa conception des relations internationales fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tout comme un moyen symbolique de lutter contre la prédominance dans le monde de la langue anglaise. Une langue dans laquelle de Gaulle prit soin de ne jamais s'exprimer au cours de sa présidence...