Filtrer
Paule Petitier
-
Michelet, précurseur de la figure moderne de la sorcière comme femme puissante.
Un Michelet méconnu sur une thématique très actuelle.
Au moment où la figure des sorcières revient en force par le biais de la culture féministe, l'historien Jules Michelet, avec La Sorcière paru en 1862, s'affirme comme l'un des inventeurs de ce mythe moderne mais aussi comme le précurseur de contestations tout à fait actuelles.
S'identifiant à sa Sorcière, Michelet, penseur bien souvent jugé hérétique, rompt avec une histoire classique et part en exploration dans le continent perdu de la sorcellerie, qui à son époque n'a pas encore donné lieu à de véritables recherches. Il s'appuie sur sa connaissance générale de l'histoire médiévale mais aussi sur la fiction, la poésie, le conte et le mythe pour reconstituer la figure de la sorcière. À travers elle, il évoque la femme créatrice, son rapport alternatif avec le monde naturel et dénonce le grand enfermement des femmes aux Temps modernes.
Paule Petitier, attentive à la richesse du texte de Michelet, en déploie le subtil feuilletage et les enjeux relatifs à la place des femmes dans le monde et l'histoire. -
Déchiffrer la tempête : Michelet et la Révolution française
Paule Petitier, Collectif
- PU de Rennes
- Interferences
- 21 Mars 2024
- 9782753595842
Tourmente fondatrice ou faille terrifiante, la Révolution française offre au siècle qui la suit une énigme sans cesse interrogée par les différents genres littéraires, les arts, la politique et l'historiographie. Écrite au milieu du XIXe siècle, l'Histoire de la Révolution française de Jules Michelet est, parmi l'abondante production contemporaine, l'un des ouvrages dont la puissance d'évocation, la complexité, la pensée politique, la force d'actualisation du discours révolutionnaire sont inégalées. On trouvera chez d'autres auteurs de la même époque (Lamartine, Louis Blanc, Tocqueville) l'une ou l'autre de ces qualités portées à leur comble, mais non la réunion de toutes, qui donne un caractère particulièrement marquant à l'oeuvre de Michelet.
Comment cette histoire magistrale a-t-elle été pensée, élaborée? À partir de quelles sources, de quels débats avec les opinions politiques d'un siècle riche en convulsions? Quel regard porte-t-elle sur les différents acteurs de l'événement monstre, la foule, le peuple, Paris, les clubs, les sections, les provinciaux, les meneurs de la capitale? Quelle poétique de l'Histoire s'y tisse-t-elle à travers l'indéniable qualité littéraire d'une écriture inimitable? Il était temps de proposer, par le biais de regards croisés, un ouvrage offrant un panorama critique sur ce classique de l'historiographie admiré, contesté et, comme l'événement dont il traite, lui aussi à bien des égards superbement déroutant.
Avec le soutien du laboratoire CERILAC. -
La géographie de Michelet : Territoire et modèles naturels dans les premières oeuvres de Michelet
Paule Petitier
- L'Harmattan
- 3 Mai 2000
- 9782738451743
-
DE L'IRREPRÉSENTABLE EN LITTÉRATURE
Paule Petitier, Jean-Marc Houpert
- L'Harmattan
- 1 Janvier 2002
- 9782747523035
Comment dire l'irrepresentable sans cesser de le penser comme irreprésentable ? Ce volume réunit une série de réflexions sur la question de l'irreprésentable dans la littérature et dans l'art. Jusqu'à quel point la pensée peut-elle faire l'économie de la représentation ? Mais l'art, et la littérature en particulier, n'ont-ils pas depuis toujours inventé des ruses pour figurer ce qu'ils ne pouvaient formuler ? Les études proposée ici s'attachent à interroger, le fait que, d'Euripide à Kurosawa, du théâtre médiéval aux récits de Blanchot, la représentation se construit toujours par rapport à l'irreprésentable.
-
La sorciere de jules michelet ; l'envers de l'histoire
Paule Petitier
- Honore Champion
- Romantisme Et Modernite
- 10 Juin 2004
- 9782745310316
-
JULES MICHELET ET LA DEMOCRATIE NATURELLE
Paule Petitier, Elisabeth Plas
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 18 Novembre 2021
- 9782379060786
Cet ouvrage collectif est consacré au cycle naturaliste de Jules Michelet et mène une réflexion sur la pensée écologique du célèbre historien de la Révolution. Publiés entre 1856 et 1868, L'Oiseau, L'Insecte, La Mer et La Montagne sont des essais de vulgarisation scientifique et des hymnes à la nature, mêlant un savoir biologique à des réflexions personnelles, intimes et philosophiques sur le vivant et sur les rapports de l'homme au monde naturel.
Durant le Second Empire, auquel il refusa de prêter serment, Michelet se voit comme un « exilé de l'intérieur » et se tourne vers la nature pour y trouver un apaisement moral, face à une histoire contemporaine tourmentée et violemment décevante. En étudiant les plantes, la vie sous-marine et le monde invisible des insectes, il découvre de nouveaux modèles d'organisation et de sociabilité et redéfinit des notions politiques aussi fondamentales que la liberté, le peuple ou le progrès. Dans le monde naturel, il aperçoit un esprit de justice, une division du travail et un amour universel qui l'invitent à concevoir des subjectivités et des droits non-humains. Dans une prose lyrique et personnelle, Michelet y anticipe certaines découvertes récentes de l'éthologie et de la philosophie environnementale. -
Michelet ; rythme de la prose, rythme de l'histoire
Paule Petitier
- Pu Du Septentrion
- Litteratures
- 4 Mars 2010
- 9782757401408
Il n'est guère d'historien avant Fernand Braudel pour qui la perception des différentes allures du temps ait eu plus d'importance que Michelet. Siècles du Moyen Âge qui s'étirent interminablement, pas vif de la Régence, boitement du XIX° siècle... Michelet mesure à travers ces variations non seulement la marche du progrès mais le rapport des hommes de chaque époque à l'histoire qu'ils vivent, selon qu'elle leur pèse, les écrase ou les porte. Le rythme, réalité essentiellement organique chez Michelet, dit que l'histoire n'est jamais désincarnée. Ce volume explore à la fois le rythme comme objet historique (la façon dont Michelet commente et interprète certains phénomènes rythmiques) et comme instrument intellectuel de l'historien, dont le travail repose sur le repérage de scansions, de cycles, de surgissements perturbateurs créant de nouvelles régularités... Des oeuvres telles que La Mer figurent le rapport contradictoire que l'histoire de Michelet entretient avec les rythmes naturels. Mais est-il possible de parler d'une poétique de l'histoire liée au rythme sans aller voir dans l'atelier même de l'écrivain comment la prose concerte ses effets rythmiques ? C'est pourquoi le volume a souhaité accorder une large place aux études où la stylistique s'ouvre vers la production du sens de l'histoire.
-
Jules Michelet naît dans le Paris révolutionnaire. Profondément marqué par une enfance pauvre dans un milieu populaire, il mène de brillantes études. Après la chute de l'Empire, il entame une carrière intellectuelle que ses bonnes relations avec le personnel de la Restauration favorisent. Professeur à l'Ecole normale en 1827, précepteur d'une fille de Charles X, il n'est pas gêné par la révolution de Juillet, bien au contraire. Soutenu par Guizot, il est nommé directeur de la section historique des Archives en 1830, puis accède au Collège de France et à l'Académie des Sciences morales et politiques en 1838.
Peu à peu, il s'indigne de la politique des hommes de Juillet, éblouis par l'industrialisme et indifférents à son prix humain. Le voici bientôt un des grands hommes de l'opposition. Sa chaire d'histoire et de morale du Collège de France aimante une jeunesse révoltée par les scandales financiers du régime. Participant à la campagne pour la liberté de l'enseignement, il prend le catholicisme pour cible : il lui semble l'ultime obstacle au développement historique entamé par la Révolution. Il entreprend de retracer l'histoire de cet événement pour lui fondateur d'une véritable spiritualité moderne. Suspendu du Collège de France, il y est rétabli par la révolution de 1848. Là aussi, la désillusion arrive, confortée par l'élection de Louis-Napoléon à la présidence de la République. Ses cours sont suspendus. Napoléon devenu empereur, il est révoqué. Privé de toute fonction officielle, il achève alors sa monumentale Histoire de France. Son remariage avec Athénaïs Mialaret, de trente ans sa cadette, entraîne un renouvellement créateur. Il publie une série d'ouvrages naturalistes, comme La Mer. La Femme remporte un grand succès. L'enchantement érotique qu'il éprouve envers Athénaïs n'est pas l'un des aspects les moins curieux de sa vieillesse. La guerre de 1870 le voit fuir en Italie. Très affecté par la Commune, il meurt en 1874.