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Dans le cyberespace, personne ne vous entend crier
Gilles Fontaine
- JC Lattès
- 12 Septembre 2018
- 9782709661645
La guerre digitale est déclarée Ransomware. Il n'a fallu que quelques jours pour que la planète entière comprenne le potentiel dévastateur de ce nouveau genre de virus, capable de crypter et de bloquer toutes les données stockées sur un ordinateur jusqu'à paiement d'une rançon. Des millions de machines ont déjà été infectées. La plupart de leurs utilisateurs n'ont jamais pu récupérer l'intégralité de leurs informations, des hôpitaux ont été paralysés, des usines ont été arrêtées durant des mois, des entreprises ont été contraintes de mettre la clé sous la porte... Les dégâts se chiffrent en milliards d'euros.
Toujours plus connecté, informé et communicant, le citoyen moderne découvre aussi peu à peu l'inquiétante contrepartie de ces formidables progrès technologiques : il n'a jamais été aussi vulnérable face aux techniques de plus en plus sophistiquées des hackers pour pirater sa messagerie électronique, accéder à son compte en banque ou détourner son accès Netflix. Face aux nouvelles officines opérant sur les réseaux sociaux pour surveiller sa vie privée et siphonner ses données personnelles. Face à l'émergence des fake news fabriquées à échelle industrielle pour influencer des élections, des politiques économiques, des enjeux géopolitiques...
Mais il y a aussi les manoeuvres invisibles. Celles des nouvelles cyber mafia à l'oeuvre sur le dark net, la face cachée du réseau mondial, où les trafics illicites génèrent des fortunes en cryptomonnaies. Celles des cyber-combattants recrutés par les Etats par milliers pour espionner et déstabiliser leurs adversaire, piller la propriété intellectuelle de leurs entreprises, détruire leurs infrastructures vitales.
Bienvenue dans l'implacable réalité du cyberespace. -
Être, essence et contingence
Godefroid De Fontaines, Gilles De Rome, Henri De Gand, C. Konig-Pralong
- Les Belles Lettres
- 8 Février 2006
- 9782251181035
Au XIIIe siècle, la Faculté de théologie de l'Université de Paris a été le lieu de débats philosophiques majeurs. Investis de la plus haute autorité en matière d'exégèse, les théologiens ont questionné la philosophie massivement héritée des mondes grec et arabe à partir du XIIe siècle. Ils l'ont confrontée aux standards de la culture latine, dominée par les figures d'Augustin et de Boèce. Les textes traduits ici sont les pièces d'une discussion qui a opposé trois des maîtres les plus influents de ce temps. Ils datent des années 1286-1287 et constituent la version rédigée de la première querelle sur l'être et l'essence en Occident latin. Déjà en 1250-1260, Thomas d'Aquin avait établi une distinction entre l'être - l'acte d'exister -, et l'essence - la détermination qui fait d'une chose ce qu'elle est, un homme, une rose, etc. En 1286, Gilles reformule cette distinction sur de nouvelles bases. Dans le contexte d'un néoplatonisme converti aux exigences de la théologie chrétienne, il considère l'être comme une forme réellement ajoutée à l'essence simple - la rose en soi - pour la faire exister dans la réalité concrète. Henri de Gand combat cette distinction, qu'il juge outrée, en associant Avicenne au souci de la contingence (Dieu est libre de créer le monde qu'il veut). Godefroid de Fontaines rejette aussi la distinction réelle, mais pour revenir à ce qu'il considère comme la stricte orthodoxie philosophique. Convoquant les enseignements des philosophes des années 1270 (Siger de Brabant), il confine la distinction entre «être» et «essence» dans le champ de la sémantique. Au cours de ce débat, la temporalité et la contingence se sont installées au coeur des questionnements philosophiques.
Catherine König-Pralong est docteur en philosophie de l'Université de Lausanne, où elle enseigne la philosophie médiévale.