Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Gilles De Rome
-
Être, essence et contingence
Godefroid De Fontaines, Gilles De Rome, Henri De Gand, C. Konig-Pralong
- Les Belles Lettres
- 8 Février 2006
- 9782251181035
Au XIIIe siècle, la Faculté de théologie de l'Université de Paris a été le lieu de débats philosophiques majeurs. Investis de la plus haute autorité en matière d'exégèse, les théologiens ont questionné la philosophie massivement héritée des mondes grec et arabe à partir du XIIe siècle. Ils l'ont confrontée aux standards de la culture latine, dominée par les figures d'Augustin et de Boèce. Les textes traduits ici sont les pièces d'une discussion qui a opposé trois des maîtres les plus influents de ce temps. Ils datent des années 1286-1287 et constituent la version rédigée de la première querelle sur l'être et l'essence en Occident latin. Déjà en 1250-1260, Thomas d'Aquin avait établi une distinction entre l'être - l'acte d'exister -, et l'essence - la détermination qui fait d'une chose ce qu'elle est, un homme, une rose, etc. En 1286, Gilles reformule cette distinction sur de nouvelles bases. Dans le contexte d'un néoplatonisme converti aux exigences de la théologie chrétienne, il considère l'être comme une forme réellement ajoutée à l'essence simple - la rose en soi - pour la faire exister dans la réalité concrète. Henri de Gand combat cette distinction, qu'il juge outrée, en associant Avicenne au souci de la contingence (Dieu est libre de créer le monde qu'il veut). Godefroid de Fontaines rejette aussi la distinction réelle, mais pour revenir à ce qu'il considère comme la stricte orthodoxie philosophique. Convoquant les enseignements des philosophes des années 1270 (Siger de Brabant), il confine la distinction entre «être» et «essence» dans le champ de la sémantique. Au cours de ce débat, la temporalité et la contingence se sont installées au coeur des questionnements philosophiques.
Catherine König-Pralong est docteur en philosophie de l'Université de Lausanne, où elle enseigne la philosophie médiévale. -
Théorèmes de l'être
Gilles De Rome
- Les Belles Lettres
- Sagesses Medievales
- 15 Novembre 2011
- 9782251181127
Les Theoremata de esse et essentia (ca 1278-1285), qui, en dépit d'une édition critique déjà ancienne (Hocedez, 1930), n'avaient pas encore été traduits intégralement en français à ce jour, apparaissent comme l'oeuvre majeure pour bien saisir la genèse doctrinale et conceptuelle de la théorie de la distinction réelle.
Peu de temps avant les Questions disputées sur l'être et l'essence (1286-1287), qui sont au coeur du débat entre Gilles de Rome (ca 1245-1316), partisan d'une distinction réelle entre l'être et l'essence, et Henri de Gand (ca 1217-1293), promoteur d'une théorie de la distinction "intentionnelle", les Théorèmes apparaissent comme un essai de synthèse, dans lequel le maître augustin donne un exposé d'ensemble des arguments qui le conduisent à faire de l'être une res ("chose" au sens de "réalité") à part entière.
Dans ces conditions, les disciples de Thomas d'Aquin (ca 1224-1274) n'ont pas manqué de voir, en Gilles, l'un des partisans d'une thèse qu'ils revendiquaient comme un héritage de l'Aquinate. Les Théorèmes révèlent cependant une pensée incontestablement personnelle, et manifestent le caractère résolument original de Gilles de Rome, métaphysicien incontournable du XIIIe siècle finissant.