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Ivrea
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À la ferme du Manoir, la révolte gronde. Entraînés par les cochons, les animaux prennent le pouvoir et instaurent un nouveau régime. À travers cette fable, George Orwell compose une virulente dénonciation du totalitarisme.
Groupements de textes :
1. Des animaux et des hommes.
2. Rêves de mondes meilleurs.
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Dans la dèche à Paris et à Londres
George Orwell, Véronique Beghain
- Ivrea
- 3 Octobre 1985
- 9782851841322
" C'est un récit bien banal et j'espère qu'on lui reconnaîtra à tout le moins les mérites qu'on reconnaît d'ordinaire à un journal de voyage.
Je puis encore ajouter ceci : " Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou. " Ce monde, je veux un jour l'explorer plus complètement. J'aimerais connaître des hommes comme Mario, Paddy ou Bill le mendiant non plus au hasard des rencontres, mais intimement. J'aimerais comprendre ce qui se passe réellement dans l'âme des plongeurs, des trimardeurs et des dormeurs de l'Embankment.
Car j'ai conscience d'avoir tout au plus soulevé un coin du voile dont se couvre la misère. Je tiens toutefois à souligner deux ou trois choses que m'a définitivement enseignées mon expérience de la pauvreté. Jamais plus je ne considérerai tous les chemineaux comme des vauriens et des poivrots, jamais plus je ne m'attendrai à ce qu'un mendiant me témoigne sa gratitude lorsque je lui aurai glissé une pièce, jamais plus je ne m'étonnerai que les chômeurs manquent d'énergie.
Jamais plus je ne verserai la moindre obole à l'Armée du Salut, ni ne mettrai mes habits en gage, ni ne refuserai un prospectus qu'on me tend, ni ne m'attablerai en salivant par avance dans un grand restaurant. Ceci pour commencer. " George Orwell
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La guerre d'espagne à laquelle orwell participa en 1937 marque un point décisif de la trajectoire du grand écrivain anglais.
Engagé dans les milices du parti ouvrier d'unification marxiste (poum), le futur auteur de " 1984 " connaît la catalogne au moment où le souffle révolutionnaire abolit toutes les barrières de classe. la mise hors la loi du poum par les communistes lui fait prendre en horreur le "jeu politique" des méthodes staliniennes qui exigeait le sacrifice de l'honneur au souci de l'efficacité. son témoignage au travers de pages parfois lyriques et toujours bouleversantes a l'accent même de la vérité.
A la fois reportage et réflexion, ce livre reste, aujourd'hui comme hier, un véritable bréviaire de liberté.
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George Bowling, narrateur, personnage central et avatar de l'auteur, vétéran de 14-18, est représentant en assurances, (mal) marié et père de deux enfants. En 1938, il a quarante-cinq ans. Le pressentiment d'une guerre prochaine déclenche en lui le souvenir de son enfance et de son adolescence à Binfield-le-Bas, petit village anglais qu'il se rappelle comme le pays de cocagne d'avant la guerre : « Avant la guerre, dit-il, et plus particulièrement avant la guerre des Boers, c'était l'été l'année durant ». Cette nostalgie l'entraîne à revenir au village, sur les lieux de ses dernières « prouesses ».
Ce qu'Orwell n'avait pas prémédité, c'est qu'en transposant des souvenirs d'enfance il allait écrire un roman poétique. Dans la poésie d'Un peu d'air frais se trame un contraste vigoureux entre ce qui fut, les temps naïfs, et ce qui est et demeure.
Le titre original, Coming up for air, fait allusion aux poissons qui font surface, mais, par métaphore, recouvre un sens plus général : l'appel d'air qui pousse un homme accablé par la prescience de la guerre proche (Hitler et Staline réapparaissent en tandem, pourchassant le narrateur en proie à un cauchemar éveillé) jusqu'aux « verts paradis » de son enfance.
Alors qu'Orwell s'était mis à l'ouvrage, il confiait à ses correspondants qu'une autre idée lui était venue, d'un livre qui ne passerait pas inaperçu. De fait, Un peu d'air frais annonce et amorce déjà 1984. -
« - Mon cher docteur, dit Flory, comment pouvez-vous imaginer que nous sommes ici pour autre chose que pour voler notre prochain ? C'est pourtant très simple. Le fonctionnaire maintient le Birman à terre tandis que l'homme d'affaires lui fait les poches. (...)
- C'est monstrueux ce que vous dites-là ! (...) Regardez cet hôpital et plus loin sur la droite cette école, ce poste de police. Regardez donc tous les progrès de la civilisation moderne !
- Je ne nie évidemment pas, dit Flory, que nous ayons modernisé ce pays dans une certaine mesure. Nous ne pouvons faire autrement. En réalité, nous aurons, avant d'en avoir terminé, bousillé toute la culture birmane. »
George Orwell publia ce premier roman en 1934 sous son vrai nom, Eric Blair. En se basant sur son expérience personnelle en Birmanie, dont il est revenu en 1928, il brosse un portrait impartial de la colonisation britannique et de la faiblesse de l'âme humaine, dans toute leur cruauté. -
Dans l'émission " réponses à vos questions ", diffusée par la b.
B. c. le 2 décembre 1943, george orwell répondait ainsi à la question " quelle est la longueur du quai de wigan, et qu'en est-il au juste de ce quai ? " :
" eh bien, je dois avouer, au risque de vous décevoir, que le quai de wigan n'existe pas. en 1936, je me suis déplacé tout exprès pour le voir - et je ne l'ai pas trouvé. toutefois, il a bien existé un jour, et, si l'on juge par les photographies, il devait faire quelque chose comme sept mètres de long.
Wigan se trouve au coeur du pays minier et, si l'on peut lui trouver certains attraits, ce n'est pas dans le pittoresque du lieu qu'il faut les chercher. le décor est principalement constitué de terrils évoquant les montagnes lunaires, de montagnes de boue, de cendres et de suie ; pour une raison que j'ignore - il existe cinquante autres endroits qui ne valent pas mieux - wigan a toujours symbolisé la laideur inhérente aux districts de grande industrie.
Il y a eu, à une époque, sur l'un des petits canaux bourbeux qui enserrent la ville, un appontement de bois perpétuellement branlant. un loustic trouva amusant de le baptiser " quai de wigan ". le mot a fait son chemin, les chansonniers s'en sont emparés et c'est ainsi que se perpétue la légende du " quai de wigan ", démoli depuis longtemps.
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La descente aux enfers de Gordon Comstock, jeune homme éduqué de la basse bourgeoisie, espoir de sa famille, partagé entre sa passion pour l'écriture et son ambition, dans une Angleterre où le pouvoir de l'argent écrase et isole les individus.
« Ce n'était pas simplement le manque d'argent. C'était plutôt que, n'ayant pas d'argent, il n'en vivait pas moins constamment par l'esprit dans le monde de l'argent, le monde dans lequel l'argent est vertu, et la pauvreté, crime. Ce n'était pas la pauvreté, mais la déchéance de la pauvreté respectable qui était en cause. »
Orwell critique ici avec un humour âpre le conformisme anglais, le mirage social, et comme souvent dans son oeuvre, la faiblesse de l'homme qui est cause de sa chute. -
Essais, articles, lettres Tome 1 ; 1920-1940
George Orwell
- Ivrea
- Champ Libre Ivrea
- 24 Octobre 1995
- 9782851842466
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" .
Cette acceptation de la pure et simple malhonnêteté a une signification bien plus profonde que la vénération de la russie qui se trouve être en ce moment à la mode. il est fort possible que cette mode-là ne dure guère. d'après tout ce que je sais, il se peut que, lorsque ce livre sera publié, mon jugement sur le régime soviétique soit devenu l'opinion généralement admise. mais à quoi cela servira-t-il ? le remplacement d'une orthodoxie par une autre n'est pas nécessairement un progrès.
Le véritable ennemi, c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment. ".
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" une bonne part de ce que nous appelons plaisir n'est rien d'autre qu'un effort pour détruire la conscience.
Si l'on commençait par demander : qu'est-ce que l'homme ? quels sont ses besoins ? comment peut-il le mieux s'exprimer ? on s'apercevrait que le fait de pouvoir éviter le travail et vivre toute sa vie à la lumière électrique et au son de la musique en boîte n'est pas une raison suffisante pour le faire. l'homme a besoin de chaleur, de vie sociale, de loisirs, de confort et de sécurité : il a aussi besoin de solitude, de travail créatif et du sens du merveilleux.
S'il en prenait conscience, il pourrait utiliser avec discernement les produits de la science et de l'industrie, en leur appliquant à tous le même critère : cela me rend-il plus humain ou moins humain ? il comprendrait alors que le bonheur suprême ne réside pas dans le fait de pouvoir tout à la fois et dans un même lieu se détendre, se reposer, jouer au poker, boire et faire l'amour. et l'horreur instinctive que ressent tout individu sensible devant la mécanisation progressive de la vie ne serait pas considérée comme un simple archaïsme sentimental, mais comme une réaction pleinement justifiée.
Car l'homme ne reste humain qu'en ménageant dans sa vie une large place à la simplicité, alors que la plupart des inventions modernes - notamment le cinéma, la radio et l'avion - tendent à affaiblir sa conscience, à émousser sa curiosité et, de manière générale, à le faire régresser vers l'animalité. " " les lieux de loisirs ".