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Félix Vallotton
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Jacques Verdier, jeune artiste de vingt-huit ans, se suicide.
Celui qui découvre son corps peut lire cette courte lettre. « Je me tue volontairement, et pour des motifs personnels. [...] Je réclame la fosse commune et prie monsieur le commissaire de police qui fera la constatation de bien vouloir accepter, pour lui personnellement, le pli cacheté qui se trouve sur ma table : il fera de son contenu l'usage qu'il voudra. » Dans ce pli, un manuscrit titré Un amour. S'y déroule de façon implacable le récit d'une vie qui ne pouvait mener qu'à une mort violente.
Depuis sa plus tendre enfance, Jacques Verdier provoque malgré lui d'épouvantables accidents mortels. Crises cardiaques, chutes, empoisonnements, brûlures se multiplient autour de lui. À tel point que la question lancinante de sa propre responsabilité l'accule à envisager une solution fatale.
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Il me semble qu'il n'y a que des semaines qu'on m'appelait "le petit Vallotton" . La vie est une fumée, on se débat, on s'illusionne, on s'accroche à des fantômes qui cèdent sous la main, et la mort est là. [... ] Il reste la peinture, heureusement. Félix Vallotton, Journal 1921
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Félix Vallotton, intimité(s)... et le regard de Jean-Philippe Toussaint
Félix Vallotton, Jean-Philippe Toussaint, Katia Poletti
- Martin De Halleux
- 19 Septembre 2019
- 9782490393053
Un livre magnifique où le regard de Jean- Philippe Toussaint nous accompagne dans l'oeuvre intimiste de Félix Vallotton et où l'érudition de Katia Poletti nous permet d'atteindre les mystères profonds de ces images qui sont parmi les plus importantes de la gravure moderne.
Jean-Philippe Toussaint et Félix Vallotton sont réunis ici par l'acuité de leur regard sur le monde et l'insaisissable élégance de leur style.
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Est-il encore besoin de décliner l'extraordinaire palette de Félix Vallotton ? Peintre, décorateur, dessinateur, graveur, (et même écrivain, si l'on y songe), d'une indépendance farouche, maître d'une oeuvre inclassable. C'est d'abord l'art de la gravure, dès 1891, qui lui apportera la notoriété. Rapidement, les contributions s'accumulent pour illustrer livres et revues. Dans le sillage de La Revue blanche, Alexandre Natanson crée un hebdomadaire politique et satirique :
Le Cri de Paris, dont Félix Vallotton illustre régulièrement les couvertures. Nombre d'entre elles sont réunies ici, où l'on retrouve la maîtrise du graveur, dans ces subtiles compositions de noirs et de blancs, de vides et de pleins, qui nous laissent découvrir des scènes de la vie d'où déborde la douce et railleuse ironie que l'oeil de Félix Vallotton sut poser sur le monde. Un maître en gravure, à propos duquel l'historien de l'art J. Meier-Graefe a sans nul doute raison d'écrire :
Vallotton a tant fait pour la gravure sur bois qu'il pourrait de gaîté de coeur renoncer à l'ambition d'être mentionné aussi en sa qualité de peintre.
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Le premier roman de Vallotton pourrait être intitulé "Scènes de la vie parisienne". Il y raconte les ambitions et les déceptions de dynasties bourgeoises oscillant entre affaires, administration et bohème, aspirant au succès mais ne cessant de retomber dans la médiocrité. Dans la peinture de ses personnages et de leurs destins croisés, Vallotton réussit le tour de force de marier empathie et distance ironique.
Félix Vallotton, né à Lausanne le 28 décembre 1865 et mort à Paris le 29 décembre 1925, était peintre et graveur sur bois. Proche des Nabis, il a connu très tôt le succès. Exposé dans le monde entier, il fait partie des classiques du tournant du XXe siècle. Collaborateur de la Revue blanche des frères Natanson, il a écrit deux autres romans, La vie meurtrière (1907) et Corbehaut (1918).