Chantal Thomas a suivi les séminaires de Roland Barthes, dont elle a été une proche amie. Au fil du temps, elle a rendu plusieurs hommages à l'auteur de La chambre claire, notamment à propos de la photographie (celle de l'enfance et de la jeunesse dans le Roland Barthes par lui-même, celle miraculeuse et spectrale de la mère fillette dans le jardin d'hiver), ou de Michelet. C'est l'ensemble de ces textes qui est ici réuni en un petit volume, qui comprend également une préface inédite et un texte de considérations sur l'élaboration d'un film documentaire. Ce texte consacré à Barthes par elle et son frère Thierry sera diffusé sur Arte à l'automne. Un geste de reconnaissance, comme une dédicace - ainsi que le titre le laisse entendre. Un geste, aussi, de fidélité à celui qui a ouvert des voies pour une génération entière, et dont la trace reste vivante.
La reine scélérate « Marie-Antoinette : Reine. Autrichienne. Épouse de Louis XVI. Joua à la bergère. Fut guillotinée. » Ces mots résument le savoir le plus commun porté par le nom de Marie-Antoinette : l'évidence de sa culpabilité ne fait qu'un avec celle de sa beauté.
Chantal Thomas ne nous présente pas ici une biographie de Marie-Antoinette, mais, à partir d'innombrables pamphlets, l'étude d'un mythe, celui de la reine scélérate, de l'« architigresse d'Autriche », créé par les courants misogynes et xénophobes, qui transformèrent une jeune princesse en une prostituée, une nymphomane, un monstre.
Chantal Thomas Elle a publié de nombreux essais sur Sade (Seuil et Rivages), Casanova (Denoël), Thomas Bernhard (Seuil). Elle a également écrit Comment supporter sa liberté (Rivages), un livre de nouvelles, La Vie réelle des petites filles (Gallimard), un roman, Les Adieux à la Reine (Seuil, prix Femina 2002) et un récit, Cafés de la mémoire (Seuil, 2008). Elle est actuellement directrice de recherches au CNRS.